
CHRONIQUE. Le principal problème du réarmement de l'Union européenne est son manque d'énergie fossile, capitale en matière militaire, écrit Laurent Horvath. Même si les sous-sols pauvres de l'UE la protègent aussi des appétits américains ou chinois...
Les dirigeants européens planchent sur des investissements militaires de 800 milliards d’euros pour faire face à une menace russe. Cet objectif offre l’avantage d’un resserrement des liens entre pays, et permettra de remédier partiellement à la désindustrialisation, de stimuler l’innovation et de recycler les milliers d’emplois perdus notamment dans le secteur automobile.
Cependant, cette politique touche au talon d’Achille d’un continent aux sols pauvres en ressources. L’énergie étant le nerf de la guerre, la plus grande faiblesse de l’Europe réside dans sa nécessité d’importer la quasi-totalité de son pétrole et de son gaz. Elle va devoir s’assurer un accès aux hydrocarbures et aux minerais stratégiques auprès d’alliés de circonstance et choisir ses dépendances vis-à-vis des pays exportateurs comme la Russie. A l’horizon des programmes d’armement, qui s’étalent sur dix, vingt voire cinquante ans, ce problème de la sécurité d’approvisionnement énergétique peine à percuter les radars de Bruxelles.
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